Rencontre (secrète) entre Francois et Emmanuel

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 Rencontre (secrète) entre Francois et Emmanuel

Emmanuel : Bonjour Président.

François : Ah, vous voilà ! Bien sûr, cette rencontre n’a pas eu lieu, rien dans Voici !

E. : Bien sûr Président. Je vous écoute.

Fr. : C’est simple : je veux être réélu, et je veux que vous m’aidiez.

E. : Çà, ce n’est pas si simple ! J’ai quelques idées, et je vous écoute.

Fr. : Non, c’est moi.

E. : Alors, Président, il faut repartir de la base : du profit, qui fait l’emploi. Et il en faut bien plus qu’avant, non seulement pour changer, avec cette révolution numérique, mais plus encore pour investir et surtout pour former. Et c’est plus risqué : il ne s’agit pas de machines qui restent, mais de capital humain, qui peut aller où il veut. Donc…

Fr. : Donc ?

E. : Donc il faut supprimer l’ISF et augmenter de 5 milliards l’impôt sur les successions, pour  compenser (et calmer un peu les socialistes). Donc il faut favoriser les actions et donner aux entreprises, surtout aux PME et TPE, plus de flexibilité sur l’emploi et simplifier leur fonctionnement. Donc il faut permettre aux jeunes d’épargner plus, pour leur retraite. En prenant des parts dans leur entreprise… ils ne partent pas !

Fr. : Donc, c’est l’inverse de ce que je fais depuis des mois ?

E. : Pas entièrement. C’est l’inverse, bien sûr, pour la fiscalité qui taxe autant le travail que le capital, alors que le capital est plus incertain et risqué : une décision malencontreuse de début de mandat. C’est l’inverse aussi pour la loi El Khomri. Mais agir ainsi, c’est continuer sur la piste que vous avez ouverte, avec les réductions de charges. Enfin, pour la simplification que vous avez annoncée de la vie de tous les jours, avec les baisses de fonctionnaires et d’impôts qui vont avec, il s’agit de la faire.

Fr. : Et quoi encore ?

E. : Eh bien, se rapprocher de l’Allemagne, aller vers un Ministère des finances de la zone euro, aller vers une vraie modernisation de notre organisation publique, avec des régulations qui disparaissent ou passent au privé, avec les fonctionnaires nécessaires qui changent de statut, s’ils le veulent, plus baisses d’impôts à la clef – partout. Enfin, si je peux…

Fr. : Vous pouvez…

E. : Il nous faut profiter de ces taux d’intérêt ridiculement bas pour… acheter des titres d’entreprises et alimenter un fonds qui permettra de soutenir nos systèmes de retraite par répartition. Ils vont avoir de sérieux problèmes dans cinq ou dix ans ! Bien sûr, il ne s’agit pas d’acheter des canards boiteux, mais dans de grands fonds, en France et ailleurs ! Nous pouvons nous endetter à 1 % pour acheter ce qui en rapporte 5 ! Pas ce qui s’est fait dans le Poitou ! Oh, pardon !

Fr. : Au point où vous en êtes ! Mais ma vraie question va être d’expliquer tout ceci, à supposer bien sûr que je sois d’accord.

E. : Bien sûr. Vous savez que la France aime plus les mots que les choses, les titres que les réalités. Parti Socialiste, ce n’est pas mal comme approximation, sans parler de Radical ! Oh, pardon encore… Nous devrons trouver autre chose que « social-libéral », si nous voulons annoncer la couleur.

Fr. : Comment faire ? Notre fonds de commerce, c’est « la réduction des inégalités » en fonction des revenus et des patrimoines, indépendamment des talents et des risques. Notre fonds, ce sont les « défavorisés » contre les « héritiers », même si cette « faveur » a un côté religieux, si les gros « héritiers » sont partis et si les jeunes inventeurs s’interrogent. Aligner la France vers les revenus de fin de carrière de l’agrégé de gym (une agrégation inventée par Jospin), c’est ce qu’on a vendu. Nous sommes plus soucieux de répartition que de production : « l’offre » n’aura qu’à suivre la « demande » ! Mais c’est compliqué si cette offre vient de plus en plus d’ailleurs et si la demande de ces agrégés est forte. Ils gagnent pas mal et vivent vieux, sportifs comme ils sont ! Je sais bien d’où ils viennent, nos déficits extérieur et budgétaire !

E. : Alors parlons d’éthique, de « ce qui s’impose à nous », et pas de morale, au sens de « ce qui est bon ». Faisons du Ricœur !

Fr. : PSE, Parti socialiste éthique ? Etique, diront les médias ! Je comprends le message, mais il n’est pas politique. Je le sais : c’est dans l’entreprise que se fait la Société. C’est à la base que se forgent et se comparent les résultats. Là, il faut beaucoup améliorer et c’est à la politique d’agir. Mais aucun d’entre nous ne connaît vraiment l’entreprise !

E. : J’ai trouvé : SA = Société Anonyme, PSA = Parti des Socialistes Anonymes. Oh pardon !