Que faire de notre épargne ? C’est la question que se posent de plus en plus de français. Nous épargnons de plus en plus par ces temps incertains, parce que ces temps sont incertains. Nous avons alors plusieurs choix. L’or : il a beaucoup monté ces derniers mois – mais il est assez spécial. La bourse : elle est toujours plus basse en France qu’il y a dix ans – et inquiète donc. Ou alors les bons du trésor : le financement du déficit budgétaire. C’est supposé être sans risque, puisque tout le monde se dit que « la France paiera » – la belle preuve ! De fait, ils rapportent peu : 0,5 % pour un bon du trésor à 10 ans. Mais 0,5 %, c’est quand même cinq fois plus qu’un bon du trésor allemand à dix ans à 0,1 % ! Notre choix est donc clair : finançons le pays.
En, plus puisqu’il faut tout se dire, nous venons d’hériter, net de frais, d’1 million d’euros (et ceci va simplifier nos calculs). Allons : aidons la France et François Hollande. Le rendement sera donc de 5100 euros. Mais, comme il s’agit d’aider le pays, il faut aussi payer les impôts : prenons le taux marginal moyen : 30 %. Après impôt sur le revenu, il nous reste ainsi 3570 euros. Mais notre civisme n’est pas suffisant : avec 1 million d’euros en titres, nous voilà à l’ISF. Sur 1 million, prenons la première tranche, il faut régler 0,5 %, soit 5000 euros. Mais 0,5 %, c’est ce que rapporte le placement ! Et oui. Après ces deux impôts, nous allons nous trouver en perte de 1430, recevant certes 5100 euros brut, moins 1530 d’IRPP, moins 5000 d’ISF ! Et oui !
Alors, nous allons mettre l’argent en compte courant ! D’ailleurs, les dépôts à vue ont augmenté de 13 % sur un an. Ceci ne rapportera rien, bien sûr, nous payerons l’ISF, bien sûr, mais au moins nous serons liquides, si la bourse se met à remonter. Mais quoi ? Il faut faire vite parce qu’il est question que les banques facturent les dépôts ? De combien ? On parle de 0,4 %, parce que la Banque centrale européenne facture les dépôts des banques ! Que faire ? Partir ? Acheter des obligations turques : elles rapportent 9,8 %. Mais c’est très dangereux ! Alors des obligations brésiliennes : ce doit être plus sûr, avec un rendement affiché à 5 ,4 % ! Vous n’y pensez pas, vous oubliez le risque de change ! Alors vivement l’an prochain, que la Grèce emprunte en euros – c’est du solide. Et pendant ce temps, déposons à vue !