Voici les réponses des Européens à la question suivante : « D’une manière générale, peut-on faire confiance à la plupart des gens ou bien n’est-on jamais assez prudent quand on a affaire aux autres? ». Elles sont échelonnées de 0 (« On n’est jamais trop prudent ») à 10 (« On peut faire confiance à la plupart des gens ») (ESS 2002-2009 – European Social Survey). La France, comme on le voit, est un pays qui fait vraiment peu confiance aux autres, aux autres Français d’abord. Elle est « dépassée » en cette course à la défiance par les pays du Sud que sont le Portugal et la Grèce.
Ce faible niveau de confiance française est manifeste pour les politiques. Seuls les élus proches s’en sortent : le maire et le conseil municipal. Mais, quand même, pour 77 % des Français interrogés par le Cevifop, les politiciens sont corrompus. Même avec le voisin ou le collègue de bureau, il y a des interrogations. A la question : « un collègue de travail vous a emprunté 100 euros, il vous annonce qu’il vous remboursera prochainement », 32 % des Français pensent qu’il le fera sûrement, 52 % probablement et 14 % que c’est improbable.
Pas surprenant, donc, si le sentiment qui monte actuellement est la lassitude. C’est l’état d’esprit dominant pour 31 % des sondés.
Surprenant, alors, que 79 % des Français aient fait des achats sur Internet « en toute confiance » et 15 % « sans avoir confiance » contre seulement 4 % qui n’ont pas voulu, par manque de confiance. Le moderne et le simple gagnent quand même !
Encourageant, enfin, l’attachement des Français à la France et l’idée que, pour 64 % d’entre eux, il faut que l’Etat fasse confiance aux entreprises et leur donne plus de liberté contre 33 % qui veulent qu’on les surveille plus. Un pourcentage régulièrement croissant depuis 2011. Et si, sans trop le dire, les Français faisaient un peu plus confiance aux patrons ? N’empêche, ce climat de doute qui demeure, pèse.