Chômage et hausse du pouvoir d’achat : l’anomalie française

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 Chômage et hausse du pouvoir d’achat : l’anomalie française

En France, quand le chômage monte, le salaire suit. Dans les autres pays, c’est l’inverse. Aux Etats-Unis, même le plein emploi s’accompagne encore d’une baisse du pouvoir d’achat du salaire (en moyenne). Au Royaume-Uni, la modération salariale persiste. Au Japon, pays très particulier, le plein emploi officiel s’accompagne d’une baisse du revenu réel : l’inflation si longtemps cherchée semble avoir été trouvée. Il faut aller en Allemagne pour constater qu’un plein emploi avéré fait monter les salaires, mais à peine un peu plus qu’en France. Et avec un taux de chômage qui est la moitié.

La France présente donc une anomalie dans son marché du travail. Il ne fonctionne pas. Ceux qui ont un travail, les ins, voient leur revenu réel monter tandis que les autres, les out, le voient baisser. Si rien n’est fait en matière de réformes des contrats et des seuils, d’assouplissement des conditions de travail et de rapprochement entre offres et demandes d’emploi (formation, apprentissage, accompagnement des chômeurs et incitations plus fortes à accepter un travail…), il y aura de plus en plus de chômeurs d’un côté, de moins en moins de salariés de l’autre, salariés qui auront accru leur pouvoir d’achat.

Veut-on continuer ce grand écart qui appauvrit, regardons ce qui se passe sur l’alimentation en panne, et qui inquiète, regardons l’épargne liquide qui monte ? Réponse dans quelques mois, avec les chiffres de la croissance française.