À qui donc profite la baisse du prix du pétrole ?

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 À qui donc profite la baisse du prix du pétrole ?

Le prix du pétrole ne cesse de baisser. Il est passé de plus de 100 dollars à moins de 70 en six mois. Du jamais vu ! Et pourquoi donc ?

  • Parce que la croissance mondiale ne serait pas en ralentissement, mais en chute ? Non, puisqu’elle se stabilise. Les pays émergents ont certes ralenti, plus encore la zone euro mais les Etats-Unis continuent d’avancer. La croissance mondiale se stabilise aujourd’hui à plus de 3 % l’an, et va monter peu à peu.
  • Parce que les Etats-Unis sont le premier producteur de pétrole du monde, devant l’Arabie Saoudite et la Russie ? Oui, en partie. De fait, le gaz de schiste a complétement modifié la donne, faisant des Etats-Unis un très gros émirat. Les Etats-Unis deviennent de plus en plus exportateurs de pétrole raffiné et le lobbying s’intensifie pour qu’ils puissent exporter du brut, ce qui est interdit depuis les années 70, à la suite des chocs pétroliers. Avec les Républicains au pouvoir au Sénat, il faut s’attendre à ce que cette interdiction soit levée.
  • Parce que « c’est politique » ? Oui, beaucoup. En même temps que les prix baissent, les quotas de pétrole de l’OPEP n’ont en effet pas bougé, étrange. La dernière réunion de l’Opep (le 27 novembre à Vienne) n’a rien changé. Alors l’Arabie saoudite souffre (mais en silence), quoique bien moins que le Venezuela (qui va couper dans ses dépenses publiques et se rapproche de la Chine pour qu’elle lui achète), comme l’Iran et plus encore les « groupes islamistes » qui ont pris possession de puits.
  • Parce que les pays industrialisés en bénéficient pour sortir de crise ? Oui, c’est plutôt là aussi qu’il faut chercher. Cette baisse est en effet profondément désinflationniste et soutient les niveaux de vie et l’activité dans les pays industrialisés. Elle permet aux Etats (dont la France) d’importantes rentrées fiscales, puisque les prix à la pompe ne baissent pas autant qu’à la sortie du puits.

Derrière ce prix qui baisse, il y a donc d’importants enjeux, militaires et géopolitiques d’un côté, économiques et financiers de l’autre.