La bourse monte, parce qu’elle monte

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Dix ans ! Il lui aura fallu dix ans ! Le Cac 40 vient de passer 5500 points le 31 octobre 2017, son niveau de… début janvier 2008. Encore un effort et nous sommes à son deuxième maximum historique à 6000, atteint début 2007, juste avant la grande plongée mondiale de 2008. Depuis, c’est la lente remontée qui nous mène aujourd’hui au-delà de 5500. Mais nous sommes loin du maximum historique du 4 septembre 2000 : 6944, à l’époque de la « nouvelle économie ». 26% à gagner encore. Les raisons sont nombreuses pour continuer.

 

D’abord, la bourse de Paris va mieux dans une économie française qui va mieux, où les profits montent. La croissance va vers 1,8% cette année, en attendant 1,9% l’an prochain. La consommation est tonique. Plus encore, l’investissement des entreprises se réveille, avec la rentabilité retrouvée.

Les ordonnances devraient soutenir l’activité et l’emploi dans les PME, plus les baisses attendues de l’impôt sur les sociétés. La bourse de Paris va mieux, après les inquiétudes des élections, dans une époque qui lui paraît plus business friendly. L’évolution des salaires est très modérée. Enfin, le crédit aux entreprises n’est pas cher, avec la politique de quantitative easing de la Banque centrale européenne. Le taux des crédits à l’équipement des entreprises est ainsi de 1,4%, pour une durée de 9 ans (et l’inflation à 1,1%) ! Conséquence, le taux de marge des entreprises remonte à 31,8% de la valeur ajoutée.

Et ce n’est pas tout ! Car toutes les bourses en zone euro vont mieux, elles aussi : c’est ce que cherche la Banque centrale européenne, sans trop le claironner. Avec 2 500 milliards d’euros de titres publics et privés, la BCE pèse ainsi sur les conditions bancaires, avec des crédits qui continuent de monter et des banques toujours accommodantes. Et voilà le Stoxx Europe 600 à l’indice 400, son plus haut depuis deux ans, très proche de son maximum historique !

Et ce n’est toujours pas tout, puisque les Etats-Unis entendent en rajouter, alors que leurs indices boursiers sont déjà au plus haut ! Ils veulent plus de crédit et de financements de marchés, avec moins d’impôts pour leurs entreprises. Et il ne faut, enfin, pas oublier l’Asie, Chine et Japon en tête, qui rejoignent à toute vitesse le peloton et apportent leur écot à cette montée mondiale des bourses.

La bourse monte, parce qu’elle monte. Comme toujours. Modération salariale, taux durablement bas, réformes, appuis publics… Elle a donc d’excellentes raisons pour aller trop loin. Comme toujours.