Churchill et de Gaulle discutent de May, Macron et autres

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 Churchill et de Gaulle discutent de May, Macron et autres

Winston : Mon Général, avez-vous vu ce qu’ont fait Cameron et May ? Le premier a tiré contre l’Europe en visant son camp, puis la seconde s’aplatit devant Trump, qui veut parfaire le travail du premier ! Toujours du Chamberlain chez nos Tories !

Charles : Et chez moi, Prime Minister ! Celui qui a dit : « on n’imagine pas le Général de Gaulle mis en examen » l’est, et voulait me succéder ! Le candidat socialiste, qui proposait un Revenu Universel sans condition, découvre que notre pays est en déficit ! Reste ce jeune Macron, au centre et sans grande expérience, face aux successeurs de l’OAS. Heureusement, lui réussit assez bien et, elle, reste ce qu’ils furent ! Mais, vous, vous rêvez toujours à votre « relation spéciale » avec ces Américains. Or ils nous ont forcés à arrêter l’attaque que nous avions lancée, ensemble, contre Nasser et sa nationalisation du canal de Suez, avec l’idée de prendre pied en Egypte ! Puis ce fut l’Irak, avec vous cette fois ! Et nous, nous regardons qui achète notre dette. La politique de la France ne se fait plus à la Corbeille, mais sur Bloomberg !

Ensemble : Triste, sad.

W: Il faut en sortir !

Ensemble : Oui ! How ?

Ch : Comme toujours, avec un homme ou une femme providentiel(le) quand viendra la guerre !

W : Guerre contre qui ? Contre les Russes, qui nous ont aidés pour la dernière, ou les Américains, qui nous ont finalement rejoints, mais après avoir refusé, avec leur America First de l’époque et Charles Lindbergh ?

Ch : Oui, contre les Américains, pour les freiner, et pour leur bien – contre la Chine, que j’ai été le premier à reconnaître en 1964… contre eux ! Étranges combats ! Mais vous vous souvenez que vous vous êtes battu à l’époque, avec Roosevelt, contre cette America First qui nous revient avec Trump ! Les Etats-Unis n’entendent plus être les garants des voies de communication, donc de la paix mondiale, et de normes unifiées. Nous allons vers plus de tensions et moins de croissance : la guerre !

W : Oui, les Etats-Unis font le calcul que leur hégémonie leur coûte trop cher ! Rome n’est plus rentable ! Leur chef veut se barricader. Ses ennemis – on dit : « partenaires commerciaux » – se regroupent et veulent profiter de ses retraits, Chine en premier, mais elle souffre. Et nous, les allied, sommes perdus, divisés, apeurés.

Ch : Ceci ne peut durer : nous devons avoir les armes de notre stratégie et la stratégie de notre courage.

W : Mais… c’est malheureusement le cas ! En 1934, quand vous écriviez « Vers l’armée de métier », vous parliez de soldats-techniciens et de chars. Et aujourd’hui ?

Ch : Pareil : dépenser plus pour ce qu’il nous faut vraiment. Ni infanterie, ni Ligne Maginot comme ce que voulaient les généraux de l’époque (!), mais tanks téléguidés, satellites armés, drones, ingénieurs et spécialistes en réseaux sociaux et désinformation.

W : les Spitfires, BBC, MI5 et MI6 d’aujourd’hui ! Davantage d’espionnage et de contre-espionnage, de protections contre les hackers, une alliance avec nos geeks.

Ch : Donc il faut investir et chercher plus, ensemble, déployer en Europe ces nouveaux moyens et ces nouvelles formations. Or nous sommes en retard pour les armes et le mensonge ! Et vous brexitez !

W : Peut-être que Theresa se rendra-t-elle compte du guêpier dans lequel elle est, entre des États-Unis qui l’attaquent par gazouillis (tweets) et une Chine qui veut nous enserrer dans toutes ses routes, de soie bien sûr !

Ch : D’abord, tout sera difficile en Europe sans les Anglais – et c’est moi qui vous le dis ! Ensuite, la stratégie Trump est infantile. Les Russes demanderont à réduire la pression sur eux en Europe, donc ils seront plus menaçants. Et ils ne s’opposeront jamais à leurs riches alliés Chinois !

W : Alliés chinois qui achètent nos entreprises, ports, radios et télévisions, avant de nous proposer de troquer « la liberté » contre « la stabilité » !

Ch : Et notre effort militaire a diminué de moitié en vingt-cinq ans. L’Allemagne investit pour ses automobiles et, ailleurs, les dépenses sociales ont explosé, dispersant les illusoires « dividendes de la paix » ! Comme si on allait vers « la paix perpétuelle » de Kant !

W : Et chez Kant, elle dépend surtout de la liberté de circulation des personnes et d’une Ligue des nations, notre ONU !

Ch : Quand on confond grande politique et art du deal, c’est dangereux.

W : Préparons-nous à la Cyberguerre !

Ch : Préparons-nous à la Résistance !

Ensemble : Heureusement qu’on est toujours là !