De quoi Macron est-il le nom ? (Fake note d’EM au Premier Ministre)

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 De quoi Macron est-il le nom ? (Fake note d’EM au Premier Ministre)

  1. D’une stratégie décennale. Deux quinquennats : c’est l’objectif. Attention donc à ne pas penser : « une avenue est face à nous » et surtout à le dire aux médias ! L’objectif est de transformer la France, dans l’Europe et la révolution technologique et sociale en cours. Il faudra du temps. L’ample majorité d’En Marche vient de l’incapacité des partis classiques à faire ces changements. Ceci ne veut pas dire que l’avenir sera sans problème. Les deux extrêmes (droite et gauche) veulent nous empêcher d’avancer. PS et Républicains entendent refaire leurs forces, pour nous remplacer. Mais nos véritables ennemis sont internes : relâchement de l’effort, suffisance et ors de la République.
  2. D’un passage à l’acte. Nous sommes entrés dans une ère de « politique pragmatique », non de cette « politique pseudo-conceptuelle » dont raffolent les médias. Il s’agit d’accomplir le programme pour lequel nous avons été élus, avec ces rapports que nous n’avons cessé de publier, dont le « fameux rapport Attali » (commandé par Sarkozy et dont j’étais rapporteur adjoint). Plus de perte de temps pour analyser. Il s’agit de débattre, mais pour convaincre et faire au mieux, et au plus vite, sur ce qui est déjà voté par la Présidentielle et les Législatives. D’où les ordonnances.
  3. D’une « logique d’entreprise », qu’il faut endosser. Il ne faut pas s’offusquer si les commentateurs (et les opposants) en parlent pour décrire, et critiquer, ce que nous faisons par rapport à la « logique politique » qu’ils adorent analyser. Encore une fois, le temps nous est compté pour expliquer, convaincre et changer en profondeur, sachant que cette stratégie a été acceptée (je me répète) et que les comptes Hollande-Sapin sont faux, pour plomber Fillon ! Profitons de cette « découverte » qui nous arrange pour économiser sur la dépense (« c’est pas nous ») et creuser l’écart, en marquant la différence.
  4. D’une obsession de la vigilance. L’ingrédient de toutes les guerres, c’est l’information. Guerres militaire, commerciale, financière, monétaire, terroriste… tout est d’abord, et presque surtout, médiatique. Aujourd’hui plus que jamais. Donc il nous faut une tour de guet pour collecter et traiter les principaux messages, pour action. C’est pourquoi j’ai créé cette task force (je revendique l’anglais) de contre-terrorisme. C’est pourquoi il faut développer partout la culture du « savoir surveiller », c’est la base de la liberté.
  5. D’une culture de la communication : la langue est « la meilleure et la pire des choses », disait ce cher Esope. Donc il faut savoir l’utiliser. Pour changer les Français, il faut maîtriser la communication, non-verbale d’abord, verbale ensuite. Non verbale : marcher lentement, sourire mais sans trop, serrer des mains, se prêter aux selfies, mais parler peu. Dans le verbal, attention à l’humour et aux références jupitériennes. Je dois me surveiller, pour ne pas vexer ! Et attention à Mélenchon qui peut galvaniser la jeunesse à la rentrée, en l’absence de réaction syndicale contre les ordonnances !
  6. D’une stratégie de passage par l’extérieur, pour convaincre l’intérieur. Rencontres internationales, Otan, G7, Europe : c’est en avançant un peu là, que j’avance beaucoup ici. Bien sûr, on m’attendra par rapport à l’Europe et surtout à Trump, qui est imprévisible. Nous devons agir sur des terrains préparés dehors, pour que « les autres » disent que la France est great again. « L’effet Macron » va s’estomper. Il faut le relayer par le professionnalisme. Il faut bien se préparer sur peu de terrains, avec les bonnes personnalités et les bons messages. Pas trop : nous n’avons pas (encore) les ressources humaines. Surtout, les risques de loupés et de contradictions sont nombreux. En étant reconnus au dehors, nos troupes, alliés, ennemis et partenaires, syndicaux et médiatiques, feront attention à nous. Et notre cote tiendra.
  7. D’une génération Geek. J’ai réussi par Las Vegas. Il faut s’intéresser aux « organisations pirates », comme ils disent, pour les comprendre et les séduire. Ni faciles ni stables, mais qui changent ce monde, ces jeunes qui travaillent comme des fous (pour être riches bien sûr). Ils ne ratent ni ne respectent rien – surtout si on ne les écoute pas.
  8. D’une révolution culturelle, à partir de la négociation dans l’entreprise. Les politiques anciens l’ignoraient : c’est notre différence et notre solution. Le nouveau code du travail, c’est notre code secret !