Monsieur Hollande : poussins, pigeons, PME et Cac attendent votre message en faveur de l'entreprise pour sortir de récession !

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Un jour on se « confronte » avec Angela, demain on l’embrasse. Un jour on tape sur les jeunes créateurs, les "pigeons", puis on les aime. Un jour on loue ces autoentrepreneurs qui s’en sortent seuls, puis on leur coupe les ailes, jusqu’à se dire que ces chers "poussins" méritent quand même mieux. Un jour on tape sur les riches, le lendemain on leur demande de rester et à d’autres de revenir – mais l’impôt à 75 % sera quand même payé par les entreprises pour les mieux lotis d’entre eux, si on peut dire. Un jour on nous assure que la croissance vient, mais une voix officielle dit de ne pas y compter, une autre jure que le chômage va rebrousser chemin, une autre calcule qu’il montera. Un jour… un autre jour.

Comment être surpris si les entrepreneurs arrêtent d’investir et d’embaucher, donc si les ménages consomment moins ? La récession vient bien sûr de la baisse des profits, de la concurrence interne et internationale, de la complexité croissante de nos normes et de nos textes – on le sait, mais elle vient surtout de cette cacophonie qui nous entoure. C’est le fond sonore de notre déroute. Comment se faire une idée du futur, investir, embaucher, et donc risquer, si nous entendons tant de bruits, si on nous envoie des messages à ce point brouillés, illisibles, confus, pas crédibles et surtout contradictoires ? Sans message unifié, pas de solution de sortie. Aujourd’hui plus que jamais.

Regardons ce qu’ont fait les autres. Tous ont mis l’entreprise et sa rentabilité au cœur de leur sortie de crise. Tous ont vu qu’il fallait reconstituer les marges, pousser à l’investissement, galvaniser l’esprit d’entreprise. Tous, sauf nous. Et pourtant les États-Unis avaient d’autres soucis, avec le chômage qui explosait et qui poussait des centaines de milliers d’entre eux hors de leur maison et dans la pauvreté. Et pourtant les Espagnols, les Italiens, les Grecs, les Portugais ont beaucoup souffert, bien plus que nous. Mais ils ont passé le plus dur et ils le savent. Ils ont beaucoup débattu entre eux, souvent violemment, mais ils n’ont jamais perdu de vue la sortie : l’entreprise qui gagne.

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Nous, nous ne nous voulons rien changer, pas réduire la dépense publique, pas diminuer le nombre de régions ou de départements, pas simplifier la vie administrative, pas permettre aux entrepreneurs d’embaucher plus facilement et aux jeunes de se lancer dans l’aventure en les taxant moins. Nous hésitons, avançons et reculons. Pour nous, le patron est tantôt entrepreneur – tantôt exploiteur. Nous aimons les socialistes qui osent réformer le marché du travail – ils sont allemands. Et donc, en attendant, nous demandons deux ans à Bruxelles pour nous mettre en ordre de bataille. La concurrence internationale, sur la colline, nous observe. Pendant ce temps, chaque responsable politique avance son idée et protège les siens. Les ministres deviennent généraux, les secrétaires d’état commentent leur plan devant les médias réunis.

Pour perdre une bataille, on peut se tromper de stratégie. Mais nous savons bien qu’il n’y en a qu’une bonne : soutenir l’entreprise. Alors perdons en ayant plusieurs chefs !